Teletype Model 15

Radio Télétype : mise en rack et test

Ne trouvant aucune information sur les capacités de l’alimentation télétype, j’ai tenté d’y connecter des résistances de puissance pour vérifier son comportement en charge. D’après les mesures, la connexion du télétype directement dessus est possible.

Les premiers essais ne furent que très peu concluants : ma machine n’ayant jamais été connectée à un autre appareil, son timing n’était pas du tout réglé correctement. Et ma seule source de test étant les signaux radio météo, dont la réception varie, l’alignement approximatif s’est annoncé laborieux, d’autant plus l’ensemble radio et le Télétype n’étaient pas dans la même pièce. Après deux mois passés sur la table de salon, il était temps de regrouper les équipements et les installer près du Télétype.

J’ai opté pour un rack en métal de 16U, prévu pour du matériel audio. Seuls 14U sont utilisés pour l’instant :

  • 7 pour le récepteur radio
  • 3 pour l’alimentation télétype
  • 4 pour le convertisseur shift.
Mise en rack temporaire

La disposition n’est pas finale, je pense remonter les deux éléments du bas et mettre dans les 2U restants un transformateur 110V et un filtre secteur. En face arrière j’attends un bandeau multiprises et un bandeau pour connecteurs jack 6.35 afin d’accéder facilement aux signal audio et à la boucle de courant.

La réception n’est pas fameuse, même une fois tous les équipements regroupés, j’ai sous estimé les difficultés à aligner en même temps le télétype, le convertisseur shift, et la radio. Cela se fais petit à petit selon les moments disponibles et la qualité de réception radio.

Cependant, l’ensemble est maintenant connecté et proche de l’alignement :

Alignement en cours (attention, vidéo bruyante)

On vois bien quelques bribes correspondant au bulletin météo attendu, mais on vois bien aussi qu’il subsiste pas mal de réglages à peaufiner…

Radio Télétype

En 2019 j’avais pu acquérir un Télétype Model 15 qui s’est avéré complet et fonctionnel après restauration. Il s’agissait d’un appareil américain ayant appartenu après guerre à l’armée française.

C’est un appareil de communication, seul il est donc peu représentatif de l’usage qui en a été fait. Au sein de l’armée ils étaient souvent utilisés via transmission radio, cela s’appelle le RTTY (pour Radio TeleTYpe). Les stations pouvaient être soit en réception uniquement soit en émission et réception.

Au hasard d’une recherche sur le bon coin je suis tombé sur une annonce, à une centaine de klilomètres, pour une radio AME RR-10A accompagnée de deux appareils non identifiés dans l’annonce :

Cependant les plaques signalétiques étaient photographiées :

On a donc un récepteur radio, un « convertisseur shift » et une « alimentation télétype ».

Il s’agit des trois éléments nécessaires pour obtenir une station de réception RTTY : la radio reçoit les signaux, le convertisseur shift transpose les deux tonalités en deux états de ligne (« travail » et « repos », comme indiqué sur l’interrupteur de l’appareil), enfin l’alimentation qui génère, à partir des deux états de ligne, la boucle de courant servant à alimenter l’électro-aimant de l’imprimante du télétype (50 à 60mA sous une centaine de volts).

La radio semble documentée, son manuel de service est disponible sur le site http://www.tm-ww2.com/, en revanche aucune trace des deux autres appareils sur la toile. Qu’importe, je me dois de préserver ce matériel qui, même s’il est de 1955, sera parfait pour accompagner mon Télétype de 1943.

Après quelques heures de route l’ensemble arrive à la maison, c’est l’heure d’une inspection détaillée : hormis de la poussière, tout semble en place, les tubes sont en bon état, et cerise sur le gâteau, tous les connecteurs utiles sont présents !

Les schémas des deux appareils inconnus sont sur une plaque signalétique :

Le schéma du convertisseur shift
Le schéma de l’alimentation Télétype

Les schémas de la radio sont dans la documentation technique, mais on trouve sur internet sa version B :

Le schéma de la radio RR-10B

Il s’agit d’appareils dangereux : certains câbles secteurs se terminent par des connecteurs mâles, il est donc possible de toucher les deux conducteurs en même temps. Un autre connecteur identique transporte de la haute tension. Il faudra veiller à ne jamais débrancher ces câbles sans en avoir vérifié chaque extrémité…

Un connecteur secteur particulièrement dangereux

Autre problème avec les câbles : leur isolant à séché et est cassant, on aperçoit les conducteurs par endroit.

Enfin, aucun des câbles secteurs n’a de connexion à la terre. Le châssis est relié au point milieu de deux condensateurs connectés entre les bornes du secteur. Ce type de montage peut s’avérer dangereux si l’un ou les deux condensateurs développent des fuites de courant. Par chance tous les connecteurs d’alimentation disposent d’une broche inutilisée, la modification pourra se faire sans altération des connecteurs.

Prochaine étape, la mise en route …

Le récepteur
RR-10A
Le convertisseur shift
10.260D
L’alimentation télétype
10.280D
L’ensemble sur la table de salon

Type 14 Transmitter distributor

Un périphérique pour le Télétype est apparu sur un site de vente aux enchères … Je n’ai pu m’empêcher d’enchérir, et à ma grande surprise, personne d’autre n’a été interessé.

Il s’agit d’un lecteur de bandes perforées qui permet d’envoyer automatiquement des messages pré-enregistrés. Je n’ai pas le perforateur qui va avec, pour l’instant, mais j’ai dans mes cartons un perforateur électronique issu d’un vieux terminal ASR ZIP30 pour créer les bandes.

Presque en même temps, un lot de quelques pièces détachées est apparu sur le même site, particulièrement une lanière de rappel du chariot qui est dans un état moyen sur ma machine.

 

Teletype day

C’est fait ! Les colis ont été livrés ce matin, sur palette au pied de l’immeuble. Il a fallu monter le tout, le plus simple étant de démonter la machine au rez de chaussée et de monter les éléments un par un, à savoir le capot, l’unité d’impression, le clavier, puis la base.

Voici les premières photos :

Soyons clairs, il y a du boulot de nettoyage en vue, mais tous les éléments sont présents ! Cerise sur le gateau, aucune pièce ne semble coincée et il reste de l’huile dans les petits réservoirs… Une première mise, en douceur, au variac, semble possible :

En route !

L’envoi est composé de deux colis, un de 50x60x47cm pour 65Kg, contenant le télétype, un second de 30x40x30cm pour 15Kg content un transformateur.

Je n’ai trouvé qu’UPS qui pouvais prendre en charge un colis de ce poids… Le coût du transport ne sera pas négligeable sur cette acquisition : 120€ pour UPS !

UPS à enlevé le colis ce matin près de Charleville-Mézières. UPS m’a alors informé qu’il arriverait en fin de journée ! Grande joie mélangée de doute sur ce délai « hors normes » … Quelques heures plus tard, le suivi se met à jour et m’annonce une livraison Lundi 18/11. A suivre …

 

De la documentation

Afin de limiter mon impatience, j’ai donc compilé un peu de documentation sur le téléimprimeur.

S’agissant du modèle militaire, il existe une documentation complète couvrant l’utilisation, les réglages et les réparations :

Le manuel technique :

Le schéma de câblage et le schéma électrique :

Il existe aussi la liste des pièces détachées :

Un petit pas

Le chèque est encaissé. Place aux 15 jours d’attente.

Durant ce temps je vais devoir trouver un transporteur, organiser la prise en charge du colis, et compiler les documentations techniques qui me permettront de nettoyer/réparer le télétype.

Une trouvaille

Habitué aux recherches sur le thème telex/téléimprimeur/téléscripteur, ce matin, pour une fois, je tente une recherche avec comme mot clef « teletype ».

A ma grande surprise, un résultat apparaît :

Une autre photo est disponible :

Quelques traces de rouille, une touche manquante, et des câbles parasites, mais l’ensemble semble convenable pour envisager une restauration. C’est un modèle militaire de plus, il existe donc une documentation complète et expurgée des options qui n’existent pas sur cette machine.

L’annonce avait a peine 45 minutes. C’est par contre de l’autre coté de la France. Mais pour un appareil de cette rareté en europe, je suis prêt à payer le transport. Je contacte donc le propriétaire et en quelques messages nous tombons d’accord. Je vais devoir lui envoyer le chèque, puis attendre 15 jours d’encaissement, et enfin pouvoir faire récupérer la machine par un transporteur.